CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL : FORETS ET CLIMAT

La RDC a eu une participation significative à la COP 26, avec une représentation au plus haut niveau politique. En effet, notre pays se trouve plus que jamais au cœur des enjeux climatiques, à la fois comme pays contributeur à la solution permettant d’espérer à atténuer les causes des dérèglements climatiques, mais également comme victime devant faire face aux impacts de plus en plus sensibles de ces dérèglements.

C’est au cours du discours de Monsieur Jean-Pierre KIWAKANA, Président du conseil économique et social à la clôture de la session ordinaire d’octobre 2021 le mercredi 1er décembre 202, qu’il montre par rapport aux secteurs Forêts et Climat, que le Conseil Economique et Social (CES) a suivi avec satisfaction, la suspension, sur instruction de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, de toutes les concessions forestières illégales lors de la réunion du conseil des ministres du vendredi 15 octobre 2021. Il estime par la suite que ceci est un signal fort et constitue un pas dans la bonne direction pour assainir le secteur forestier vital pour le bassin du Congo, l’Afrique et le monde.

L’examen des illégalités dans le secteur forestier devra être transparent, et ouvert aux commentaires des organisations de la société civile.

Le Président a aussi montré que durant cette session, une délégation du CES a pris part à la 26ème Conférence des Nations-Unies sur le climat, qui avait un objectif primordial : négocier et s’engager plus concrètement afin de réduire les émissions des Gaz à Effets de Serre (GES). Les discussions durant les deux semaines ont porté sur l’adaptation et son financement, l’atténuation et son financement, le transfert de technologie et le renforcement des capacités, mais aussi sur les pertes et dommages.

En marge des travaux de la Cop 26, la délégation du CES a participé activement à la restitution des résultats du sondage.

Il faut noter qu’un sondage a été réalisé par l’Union des Conseils Economiques et Sociaux et Institutions Similaires d’Afrique (UCESA), auprès de 8.197 citoyennes et citoyens africains sur 16 pays dont la RDC, sur la perception des citoyens africains des effets du changement climatique.

Les résultats de ce sondage reflètent le niveau de préoccupation élevé à l’égard des Changements Climatiques. Ce sondage de l’UCESA révèle un sentiment chez les citoyens africains d’avoir basculé, d’une manière irréversible, dans une époque incertaine et menaçante avec des conséquences néfastes pour leurs communautés à court terme.
Les signes les plus flagrants se traduisent par la recrudescence de maladies et l’appauvrissement des sols, la dégradation des forêts, l’augmentation des températures et le changement du cycle des saisons. Les citoyens africains se sentent vulnérables et expriment un sentiment d’impuissance de leurs pays à apporter les réponses appropriées face aux inégalités et la pauvreté causées par les Changements Climatiques.

Le pacte de Glasgow n’assure pas de contenir le réchauffement climatique à 1,5°C ni de répondre aux demandes d’aide des pays pauvres. Il ne comporte pas non plus de mécanismes de financement. Les grands pays pollueurs, non seulement refusent d’honorer leurs engagements contenus dans l’accord de Paris mais aussi continuent leur courbe ascendante d’émission des gaz à effet de serre, mettant en péril notre planète.

Ils font beaucoup de déclarations mais peu d’actions. Voilà pourquoi, dans une de ses déclarations à Glasgow, le Président de la République, Chef de l’Etat a martelé en ces termes, je cite : « …le temps des projets pilotes est terminé. Nous ne devons plus attendre. Nous devons agir ensemble et vite. »

La RDC a eu une participation significative à la COP 26, avec une représentation au plus haut niveau politique. En effet, notre pays se trouve plus que jamais au cœur des enjeux climatiques, à la fois comme pays contributeur à la solution permettant d’espérer à atténuer les causes des dérèglements climatiques, mais également comme victime devant faire face aux impacts de plus en plus sensibles de ces dérèglements.

Répondant à cet appel du Chef de l’Etat pour une action climatique urgente et rapide, le CES préconise la mise en œuvre des mesures ci-après :

  1. Mise en place urgente du conseil national de l’environnement piloté par le Premier Ministre (Art. 17, loi 2011 sur l’environnement) pour un pilotage transversal et efficace de la politique environnementale et climatique de la RDC ;
  2. Affectation dès 2022 de 10 % du budget national à la riposte climatique : adaptation et atténuation ;
  3. Mise en œuvre effective et transformatrice de 1 milliard d’arbres du Gouvernement, pour sortir 10 millions de congolais de la pauvreté ;
  4. Mise en place d’une justice climatique et politique d’adaptation par et pour les femmes ;
  5. Mise en place d’une politique nationale des emplois verts pour doter la jeunesse des moyens de bâtir l’économie inclusive durable.
    C’est dans ce cadre que nous recommandons à la Vice-Primature et Ministère de l’Environnement et Développement Durable (VPMEDD), de s’approprier cette planification avantageuse pour cadrer ses actions au cours de l’exercice 2022.

Teddy NTENDAYI