CONSERVATION DE LA NATURE : LE JARDIN BOTANIQUE DE EALA EN VOIE DE DISPARITION Mbandaka, le 23 août 2021

Crée le 3 février 1900 par le par feu Émile Laurent Professeur à l’Institut agronomique d’Etat de Gembloux sa superficie est de 371 ha :

  • 7 ha de savanes herbeuses ;
  • 50 ha de marais inondés ou périodiquement inondés ;
  • 125 ha en cultures avec les espèces introduites et locales, dans les 125 ha il y a 40 champs et de pelouses A-Z, ou nous avons de vergers et différentes espèces introduites et locales : 189 ha la réserve forestière protégée.

Eala fut le premier jardin botanique en Afrique créé par Émile Laurent Professeur à l’Institut agromique de l’Etat de Gembloux et 3ème dans le monde tropical après Ceylan et java en Asie.

Toutes les stations que nous avons au Congo belge tirent leur essort à partir du Jardin Botanique l’Eala.

Il faut noter que ce Jardin Botanique qui contient 189 réserves forestières et 2 tourbieres, n’a fait partie de l’Institut Congolais pour la Conservation (ICCN), qu’en 2010 et reste un endroit mythique où a été tourné pour la première fois, le film du très célèbre Bakandja, modèle des conservateurs de la foi chrétienne de manière singulière.

Tous les palmiers Indonésiens tirent leurs origines du Jardin Botanique de Eala qui constitue en même temps, l’origine de toutes les stations de l’INEAC, aujourd’hui appelé INERA. Possédant 10Km des allées, quasiment transformées en forêt, le Jardin Botanique de Eala héberge une ancienne, vielle et endémique espèce de crocodile capturée depuis 1953 dans la rivière Ikelemba et amené en son sein en 1978, ce crocodile semble être le plus vieux en vie en République Démocratique du Congo (RDC) avec environ 78 ans d’âge. A cela s’ajoutent la présence de :

  • 5 espèces des primates ;
  • beaucoup d’espèces des variants ;
  • Des cephalophes monticola et dorsalis ;
  • Divers types des serpents (Mamba). Le Jardin Botanique de Eala qui a principalement pour missions de faire de (i) la conservation de la nature ; (ii) la recherche scientifique ; (iii) l’éducation environnementale, est confronté aujourd’hui à beaucoup de difficultés, à savoir :
    • Le manque criant des frais de fonctionnement ;
    • La rareté des visites au sein du jardin ;
    • La poussée démographique exerçant une forte pression sur les limites du jardin ;
    • La pauvreté caractéristique des populations riveraines qui l’environnent ;
    • Le manque du courant électrique dans la contrée ;
    • La quasi absence du consentement libre et préalable (CLIP) dans toutes les négociations avec les communautés sur l’ensemble des aspects de conservation (coco);
    • Manque d’équipements et matériels informatiques. Bien qu’ayant 125ha de conservation ex situ et 246ha de conservation in situ, le Jardin Botanique de Eala souffre aussi du manque d’une politique de communication (absence de marketing) et l’absence totale des alternatives à la conservation soutenue en faveur des communautés

En conclusion, les 10Km d’allées du Jardin Botanique de Eala signalées ci-dessus, n’existent que de manière indicatives et à ce jour, EALA est méconnaissable et ressemble à la forêt primaire de Baombi sur la route de Buta dans la Province Orientale. Il y a donc urgence pour sauver ce lieu mythique de loisirs et tourisme, qui joue un rôle remarqué dans la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques.

Nombre de recommandations ont été formulées par le Monsieur le Directeur de ce Jardin, Clément BOTETA IKENE à l’endroit de la Vice-Primature et Ministère de l’Environnement et Développement Durable (VPM-MEDD), il s’agit notamment de :

  1. Tenir compte du CLIP dans tout mouvement de déplacement des populations riveraines ;
  2. Engager la main-d’œuvre tout travaux ;
  3. Equiper le Jardin d’un bord pour faciliter les randonnées lors des visites
  4. Lors des prochaines mises en place du personnel, tenir compte des existants qui maintiennent la survie du Jardin Botanique de Eala aujourd’hui.

Teddy NTENDAYI.
Directeur Chef de Service DANTIC.