Coopération RDC-Zambie : renforcement des capacités pour la création de l’autorité de la rivière Luapula et du Lac Moero

Le mercredi 4 décembre 2024, à l’hôtel Memling de Kinshasa, s’est ouverte la deuxième session des négociations sur le projet d’accord portant création de l’Autorité de la rivière Luapula et du lac Moero. Cette rencontre, officiellement déclarée ouverte par Son Excellence Madame Ève Bazaiba Masudi, Ministre d’État, Ministre de l’Environnement et du Développement Durable de la République Démocratique du Congo, marque une étape cruciale dans la gestion durable des ressources partagées entre la RDC et la République sœur de Zambie.

Dans son discours d’ouverture, Madame la Ministre a remercié les délégations de deux pays, les représentants de la Convention des Nations Unies sur l’eau, ainsi que les experts et partenaires internationaux présents. Elle a souligné l’importance de ces assises, qui visent à renforcer la coopération transfrontalière pour une gestion commune, durable et pacifique des bassins versants partagés que sont la rivière Luapula et le lac Moero.

Soulignant la vision du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Madame Bazaiba a réaffirmé l’engagement du Gouvernement congolais en faveur d’une gestion intégrée et durable des ressources en eau, au service de la paix et du développement. Elle a exprimé sa gratitude envers Madame Sonja Koeppel, Secrétaire Exécutive de la Convention sur l’Eau, et son équipe pour leur appui indéfectible tout au long de ce processus.

Cette session a été précédée d’une formation sur l’utilisation du Guide pratique pour l’élaboration d’accords ou d’autres arrangements pour la coopération dans le domaine des eaux transfrontalières, animée par des experts de la Convention sur l’Eau. Cette formation visait à renforcer les capacités de deux pays à élaborer des accords de coopération transfrontalière efficaces, flexibles et durables, en mettant l’accent sur les aspects clés de la gestion des ressources en eau. L’objectif était de sensibiliser les participants aux enjeux et de préparer les équipes de négociation aux discussions à venir.

Afin d’enrichir les débats et de partager les bonnes pratiques, plusieurs présentations ont été proposées, notamment :

  • Rédaction des dispositions institutionnelles : leçons tirées de la CICOS, par Dr. Georges Gulemvuga, Directeur des Ressources en Eau de la CICOS, et enseignements tirés de l’expérience du bassin de la Sava, par Dr. Ales Bizjak, Ministère des Ressources naturelles et de l’Aménagement du Territoire, Slovénie, et Président du Bureau de la Convention des Nations Unies sur l’Eau.
  • Exemple de prise en compte des aspects liés aux changements climatiques sur les accords de bassin,  par Prof. Mamadou Hebié, Université de Leiden, (Pays-Bas).
  • Aspects sectoriels et intersectoriels dans les accords bilatéreaux de la Finlande, par Prof. Antti Belinskij, Université de l’Est de la Finlande.

Cette démarche s’inscrit pleinement dans le cadre de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) et répond à la nécessité de lutter contre les effets néfastes du changement climatique dans la région, en renforçant la coopération transfrontalière pour une gestion durable et pacifique des ressources hydriques partagées.

Les résultats attendus de cette session sont la finalisation d’un cadre juridique permettant de gérer conjointement ces ressources naturelles et de partager les bénéfices entre les deux nations, contribuant ainsi au développement socio-économique des populations riveraines. Cet accord, une fois finalisé, constituera un modèle de coopération transfrontalière pour la gestion des ressources en eau dans la région des Grands Lacs et au-delà.