RDC : les tourbières, un trésor mondial que le pays s’engage à protéger

Nairobi, Kenya – 10 décembre 2025 – La République Démocratique du Congo (RDC) a réaffirmé son engagement sans équivoque en faveur de la préservation de ses vastes tourbières tropicales, écosystème crucial pour la régulation du climat mondial, la biodiversité et la stabilité environnementale. S’exprimant devant une auguste assemblée, en marge de la 7ᵉ session de l’Assemblée des Nations unies pour l’Environnement, Son Excellence Marie NYANGE NDAMBO, Ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat, a dévoilé la Stratégie Nationale de Protection et de Gestion Durable des Tourbières du pays.

La Ministre a souligné l’importance capitale de ces zones humides situées dans la Cuvette centrale du bassin du Congo. Elles constituent le plus grand ensemble de tourbières tropicales de la planète, couvrant plus de 16 millions d’hectares et stockant un volume colossal de près de 30 milliards de tonnes de carbone. Ce capital naturel représente une véritable « assurance-vie climatique » pour l’Afrique et pour l’humanité.

La stratégie nationale s’articule autour de quatre axes prioritaires. Face aux menaces croissantes — déforestation, pressions agricoles non planifiées, exploitation illégale, développement d’infrastructures non durables et effets du changement climatique — la RDC a structuré son action autour des piliers suivants :
• la cartographie, la recherche et la surveillance, avec la mise en place d’un Observatoire national des tourbières et le déploiement d’outils de suivi satellitaire ;
• la gouvernance et le cadre juridique, incluant l’intégration des tourbières dans la future loi sur l’Environnement et dans le Code forestier révisé, ainsi que l’instauration d’un moratoire strict sur toute activité industrielle incompatible ;
• la préservation par les communautés, à travers des programmes de gestion communautaire des forêts, des mécanismes de financement localisés et le renforcement des droits d’usage coutumiers ;
• la valorisation durable et le financement climat, avec la mise en œuvre d’une économie écologique fondée sur la conservation et la mobilisation de financements internationaux pour l’agroforesterie durable et l’énergie propre.

« Notre engagement est clair : la préservation des tourbières n’est pas une option, mais une priorité nationale et un devoir envers les générations futures », a déclaré la Ministre.

Parmi les avancées récentes, elle a cité le lancement du premier Programme National Tourbières, la signature d’un partenariat stratégique RDC–Indonésie au sein de l’International Tropical Peatlands Center (ITPC), la validation des cartes préliminaires de la Cuvette centrale et l’intégration des tourbières dans la Contribution Déterminée au niveau National (CDN).

Toutefois, la RDC a lancé un appel vibrant à la solidarité internationale, soulignant que la protection des tourbières constitue un défi global. Le pays est confronté à plusieurs obstacles majeurs : pressions socio-économiques, besoin d’un financement climatique prévisible et équitable, nécessité d’alternatives énergétiques accessibles à grande échelle et transfert technologique adapté. Pour relever ces défis, la Ministre a plaidé pour un financement climat plus juste, proportionnel au rôle régulateur de ces écosystèmes, ainsi que pour des partenariats technologiques renforcés et la reconnaissance des tourbières du Congo comme un écosystème unique nécessitant un soutien financier à la hauteur de son importance.

La RDC invite les Nations Unies, les partenaires techniques et financiers ainsi que l’ensemble de la communauté internationale à marcher à ses côtés dans cette mission stratégique.

« La RDC joue pleinement son rôle dans la lutte contre le changement climatique. Mais préserver un écosystème aussi vaste exige une solidarité authentique », a conclu Son Excellence Marie NYANGE NDAMBO.

Cellcom MEDDNEC