Eve Bazaiba, « les objectifs de cette conférence seront atteints que si nos Etats s’accordent à vivre sans hypocrisie dans la paix »

Prenant la parole au segment ministériel de la Conférence internationale sur la reforestation et le reboisement (CIAR), Eve Bazaiba, Ministre Congolaise de l’Environnement et du Développement Durable, a plaidé pour la paix dans la région, sans laquelle tous les efforts de reforestation ne seront qu’un gâchis. Elle a fait cette déclaration ce jeudi 4 juillet, à Brazzaville.

« Je ne saurais terminer mon discours sans rappeler la nécessité de l’afforestation et du reboisement face à l’épineuse question des conflits entre les États, comme c’est le cas en RDC, où nous sommes victimes d’agressions. Quand nous dénonçons, c’est pour inciter les pays d’Afrique à privilégier la collaboration, la paix, l’harmonie et l’unité », a déclaré Eve Bazaiba.

Elle a par ailleurs plaidé pour que la protection et la valeur de l’arbre soient intériorisées par toutes les générations, car, explique-t-elle, l’arbre est présent tout au long du parcours de l’homme, de sa naissance jusqu’à sa tombe.

« L’arbre nous accompagne dans notre vie, et l’arbre nous accompagne à notre dernier jour. Nous recommandons aussi que l’arbre soit l’arbre à palabres pour la réconciliation et la paix en Afrique et dans notre région », a-t-elle précisé.

Saisissant l’occasion, Eve Bazaiba a mis en avant le programme présidentiel de jardin scolaire, « 1 milliard d’arbres à l’horizon 2023 », initié par le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi Tshilombo. Selon elle, cette initiative s’inscrit dans la suite logique des engagements pris par le pays dans le cadre des défis de Bonn, pour lesquels la RDC s’était engagée à restaurer 8 millions d’hectares.

« À cela s’ajoutent d’innombrables expériences communautaires, notamment le Mbambula écologique, Mampu, et Mbou Mon Tour, où l’homme et la nature vivent en parfaite harmonie. Grâce à ces nombreuses expériences, la RDC a mis en place un cadre institutionnel et a modifié son cadre légal pour protéger l’environnement », a-t-elle ajouté.

La RDC s’emploie également à protéger les espaces en dehors des aires protégées en développant une stratégie de conservation en dehors de ces zones. Eve Bazaiba a saisi l’occasion pour annoncer la construction d’un bâtiment qui abritera le premier centre de surveillance forestière du pays.

« Nous avons pris la décision de suspendre l’exportation des grumes pour diminuer la pression sur la forêt », a rappelé Madame Bazaiba.

Sollicitant la tenue de la deuxième édition de la CIAR en RDC, la ministre d’État, ministre de l’Environnement et du Développement durable, a mis un accent particulier sur la nécessité de mobiliser plus de ressources pour parvenir à réaliser une reforestation massive dans les pays du bassin du Congo. « La mise en œuvre et le financement de ces solutions salutaires pour l’humanité dépassent les capacités de nos États. D’où la nécessité de renforcer les mécanismes de coopération internationale existants et de mettre sur pied d’autres mécanismes selon les besoins. Brazzaville nous offre cette opportunité », a-t-elle martelé.

Depuis Brazzaville, Alfredo Prince NTUMBA