Contribution Déterminée à l’échelle Nationale révisée
Préface
La République Démocratique du Congo (RDC) est Partie à la Convention-Cadre des Nations
Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), depuis 1997. Elle vise entre-autres, la
stabilisation des émissions de gaz à effet de serre à un niveau qui empêche toutes perturbations du
système climatique mondial. Avec la fin de la période d’engagement du Protocole de Kyoto,
l’Accord de Paris, a été adopté. Son objectif principal est de maintenir l’augmentation de la
température mondiale “bien en dessous” de 2°C en s’efforçant de la limiter à 1,5°C.
A cet effet, la RDC s’est résolument engagée à contribuer à l’atteinte de cet objectif mondial, tout
en prenant en compte les enjeux de la modernisation et de développement durable, y compris les
efforts de l’adoption d’une trajectoire de développement à faible émission carbone et ce, dans un
contexte d’émergence.
La RDC a déjà soumis trois Communications Nationales sur les changements climatiques et
réalisé plusieurs initiatives, notamment le Programme d’Action National d’Adaptation ; la
Stratégie-Cadre Nationale pour la Réduction des Emissions dues à la Déforestation et la
Dégradation des Forêts ; le Niveau des Emissions de Référence des Forêts ; et le Plan National
d’Adaptation.
En 2015, en amont de l’adoption de l’Accord de Paris, la RDC avait soumis à la CCNUCC sa
Contribution Déterminée à l’échelle Nationale (CDN) dont la cible de réduction des émissions
était de 17%, et visait principalement trois gaz, à savoir : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane
(CH4) et le protoxyde d’azote (N2O) des secteurs Energie ; Agriculture ; et Foresterie et autres
Affectation des Terres.
Pour répondre à l’appel au relèvement de l’ambition, la RDC a entrepris de rehausser ses objectifs
d’atténuation et d’adaptation, et accélérer les reformes forestières, foncières, et d’aménagement du
territoire pour contribuer de manière efficace à la lutte contre la pauvreté. Sa cible actuelle est de
réduire de 21% ses émissions et ce, en prenant en compte secteur Déchets non visé dans la
première soumission, pour un coût global estimé à quarante-huit virgule soixante-huit (48,68)
milliards des dollars américains.
En ma qualité de Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Environnement et Développement Durable,
je veillerai à ce que les efforts fournis par le Gouvernement congolais en matière de préservation
de l’environnement aboutissent à la réduction des impacts néfastes du changement climatique sur
l’économie nationale et à l’amélioration des conditions de vie des populations. De ce fait, je suis
fière de présenter la Contribution Déterminée à l’échelle Nationale (CDN) révisée pour la période
2021-2030, par laquelle le pays réaffirme son caractère de Pays-solution à travers son immense
massif forestier, son dense réseau hydrographique, son potentiel énergétique et ses minerais
stratégiques.
Maître Ève BAZAIBA MASUDI
Vice-Premier Ministre, Ministre de
l’Environnement et Développement Durable
Résumé exécutif
Introduction
Ce document présente la Contribution Déterminée à l’échelle Nationale (CDN) révisée de la
République Démocratique du Congo en matière d’atténuation et d’adaptation à l’horizon 2030. Les
contributions décrites dans ce document s’appuient sur une actualisation de la soumission de la
CDN de 2015, les informations compilées pour l’élaboration de la troisième Communication
nationale de la RDC sur les changements climatiques soumise à la CCNUCC, les politiques
sectorielles actuelles planifiées et implémentées, telle que la Stratégie-Cadre Nationale REDD
(MEDD, 2012), le Plan National Stratégique de Développement (PNSD 2019-2023), le Plan
National Adaptation (2020-2024) et les autres documents nationaux clés d’orientation, et reflètent
les travaux ultérieurs d’élaboration d’objectifs quantifiables d’atténuation et d’adaptation. Ce
document s’appuie également sur la hiérarchisation des interventions à la fois dans les domaines
de l’adaptation et de l’atténuation.
La CDN révisée représente une évaluation plus détaillée des mesures d’atténuation et d’adaptation
en RDC, fondée sur une une collecte de données améliorée, une couverture plus étendue des
secteurs énergie, AFAT et déchet, une analyse technique approfondie et un engagement étendu des
parties prenantes et des objectifs plus ambitieux en termes de réduction d’émission des GES.
Vision de la RDC dans le domaine des changements climatiques
La vision de la RDC en matière de lutte contre les changements climatiques est de promouvoir une
économie verte, résiliente et à faible émission de carbone en gérant rationnellement et durablement
ses importantes ressources naturelles afin de garantir l’équilibre écologique et le bien-être social,
économique, culturel et environnemental de sa population.
La RDC a ratifié la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
(CCNUCC) en 1997, le Protocole de Kyoto en 2005 et l’Accord de Paris en 2017. A cet effet, la
RDC s’est résolument engagée à prendre des mesures urgentes pour atténuer ses émissions de gaz
à effet de serre (GES) et s’adapter aux effets des changements climatiques, conformément à
l’article 4
1
de l’Accord de Paris. Elle a également soumis ses trois premières Communications
nationales sur les changements climatiques à la CCNUCC, respectivement en 2001, en 2009 et en
2015 et est en train de préparer sa quatrième Communication nationale et de finaliser son premier
Rapport Biennal Actualisé (RBA).
Bien que ses émissions provenant essentiellement de la foresterie et de l’utilisation des terres,
suivie de la gestion de déchets, l’agriculture et la consommation d’énergie constituent une part
importante de son empreinte carbone pour exiger une action climatique appropriée elles sont parmi
les plus faibles au monde (MEDD, 2015). Cependant, elle reste très vulnérable aux impacts des
changements climatiques. Par conséquent, l’adaptation aux changements climatiques est une
préoccupation majeure et une priorité pour le pays.