Allocution du Ministre de l’Environnement et Développement Durable, Son Excellence Maître Claude NYAMUGABO BAZIBUHE
Allocution du Ministre de l’Environnement et Développement Durable, Son Excellence Maître Claude NYAMUGABO BAZIBUHE, à la 25ème session de la Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP 25), à la 15ème session de la Conférence des Parties servant de réunion des Parties au titre du Protocole de Kyoto (MOP15) et à la 2ème session de la Conférence des Parties servant de réunion des Parties à l’Accord de Paris sur les Changements Climatiques (CMA 2).
Madame la Présidente,
Au nom de Son Excellence Monsieur Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République Démocratique du Congo, au nom du Gouvernement de la République et de toute ma délégation, je vous transmets les salutations du peuple congolais tout entier et vous remercie pour cette opportunité de m’adresser à cette tribune mondiale.
Permettez-moi, avant toute chose, de vous féliciter pour votre désignation à la tête de la 25ème session de cette Conférence des Parties sur le Climat (COP 25).
Je remercie également le Gouvernement du Royaume d’Espagne pour avoir pris le relai de la tenue de ces assises en un temps record.
Madame la Présidente,
Les pays des forêts tropicales humides se sont réjouis de la prise en compte, dans l’Accord de Paris, du mécanisme de la réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation forestière, REDD+ en sigle.
L’inclusion de cette disposition, levier utile et catalyseur de l’action de nos pays forestiers, avait bien évidemment augmenté nos attentes en ce qui concerne la fourniture des financements.
C’est ici l’occasion de rappeler que lors de sa participation à la 74ème session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies, Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo avait clairement exprimé son vœu ardent de voir notre pays bénéficier à juste titre des financements disponibles au niveau mondial, en allant bien au-delà des 1 % actuels, et cela, au regard de l’énorme contribution des forêts congolaises à la préservation de la planète.
Le moment de cette COP 25 est ainsi saisi par notre pays pour solliciter l’adoption des décisions tendant à améliorer la cohérence entre les différentes sources de financements, y compris les financements basés sur les résultats.
Nous insistons sur la nécessité de doter le Fonds Vert pour le Climat de ressources financières nouvelles, additionnelles, adéquates et prévisibles, tant du secteur public que privé, afin de refléter le niveau d’ambition élevé de l’action climatique des pays africains.
Madame la Présidente,
La République Démocratique du Congo s’engage de manière ambitieuse et transparente dans la formulation et l’adoption des politiques et stratégies nationales visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et à renforcer ses capacités de résilience aux impacts des changements climatiques dans le cadre de la mise en œuvre de sa Contribution Déterminée à l’échelle Nationale.
Cette ferme détermination doit être encouragée et des ressources nécessaires doivent être clairement identifiées et mobilisées.
La République Démocratique du Congo, avec son capital en biodiversité, est dotée d’une immense potentialité hydro-électrique, exploitable et transformable en réponse aux énormes besoins énergétiques domestiques. La valorisation de cette ressource hydraulique, à travers la réalisation des projets « Inga III » et « Grand Inga », permettra de répondre également aux besoins énergétiques des pays africains.
Madame la Présidente,
Le Gouvernement de la RDC exprime toute sa volonté de s’engager sur la trajectoire collective devant déboucher vers un monde moins pollué et souhaite qu’à la dimension de ses efforts, des mécanismes justes et équitables de compensation soient mis en œuvre pour lui permettre de renforcer davantage son action climatique, notamment en ce qui concerne la protection de ses réserves en tourbières.
En RDC, préserver nos forêts et nos tourbières rime avec lutter contre la pauvreté.
Madame la Présidente,
La République Démocratique du Congo croit fermement que les crédits de réduction des émissions résultant des activités REDD+ pourront être bien positionnés afin de fournir les incitations financières nécessaires à assurer, à la fois, la gestion durable de nos ressources forestières, mais aussi, la lutte contre la pauvreté à travers l’amélioration des conditions de vie de nos populations, dont plus de 60 % vit dans et de la forêt.
Je vous remercie.
Madrid, 10 décembre 2019